Bravo, vous avez décidé de sauter le pas et de passer aux produits de beauté bio ! Mais quels sont les labels bio cosmétiques à privilégier ? Comment savoir si les produits choisis correspondent vraiment aux exigences requises ? Voici quelques informations utiles pour vous aider à chouchouter votre peau en toute sécurité.
Premier obstacle, la compréhension des garanties brandies par les produits cosmétiques bio : label, mention, certification… De quoi s’agit-il exactement ? Le consommateur a parfois tendance à les mélanger, or ce sont des termes bien distincts. En quoi diffèrent-ils les uns des autres ?
Le label est une garantie officielle toujours donnée par un organisme indépendant pour signifier que le fabricant a appliqué un cahier des charges précis. Cela peut concerner la qualité, le développement durable ou encore l’origine des composants. Nature & Progrès, Natrue ou encore Cosmos Organic sont des labels.
Pour décrocher une certification, toute marque de produits cosmétiques bio doit suivre un processus de contrôle bien plus complexe que pour l’obtention du label. Ici, le produit est audité et inspecté selon des critères stricts, par exemple par Ecocert, Qualité France ou encore Bureau Veritas. C’est souvent grâce à la certification qu’un fabricant peut recevoir ensuite un label.
Il s’agit là d’une reconnaissance obtenue sans passer par la case certification par un organisme tiers. Qui la décerne ? Des groupements indépendants, des associations, etc. Citons par exemple la mention Slow Cosmétique, qui met en lumière des produits sains et écologiques.
Les trois certifications suivantes figurent probablement parmi les plus strictes du marché.
Cette certification, qui unifie des labels allemand, français, italien et britannique, comporte deux niveaux. Cosmos Organic, le plus difficile à obtenir, exige notamment que 95 % des ingrédients d’un produit cosmétique soient naturels, et que 20 % au moins du total soit bio. Quant à Cosmos Natural, une marque peut l’obtenir à condition que 95 % des ingrédients soient naturels. Dans les deux cas, aucune trace d’OGM n’est tolérée, ni les nanomatériaux.
Cette certification, qui comporte deux niveaux également, exclut l’emploi d’OGM, de silicone, de colorants et d’autres parfums synthétiques tout comme les produits artificiels. Il tolère les conservateurs, minéraux et autres pigments existant dans la nature. Privilégiant les ingrédients naturels, Natrue évite au maximum de recourir à des composants issus de l’industrie pétrochimique et transformés.
Voilà une certification très stricte qui exclut par exemple les OGM, l’huile de palme, les ingrédients pétrochimiques et quasi tous les composants synthétiques. L’ensemble des matières premières animales comme végétales est issu de l’agriculture bio. Le mode de fabrication ne peut être que mécanique ou suivre un processus chimique et physique simple. Enfin, l’obtention de la mention « Nature & Progrès » dépend également de la nature des emballages ou encore de la gestion des déchets, entre autres.
Vous voulez des cosmétiques bio sans substances polluantes ni composants de synthèse et souhaitez préserver l’environnement ? Visez les produits de soins labellisés Slow Cosmétique, qui allie écologie et critères éthiques, notamment en valorisant le « moins, mais mieux ».
Ces deux labels ont été créés par l’association de défense du bien-être animal PETA (Pour une éthique dans le traitement des animaux), originaire des États-Unis et implantée notamment en France. Ce logo prouve que les produits de soin concernés n’ont pas été testés sur les animaux. La version « Vegan » garantit que les cosmétiques en question sont en outre dénués de tout ingrédient d’origine animale.
Avec ce label, vos cosmétiques bio sont garantis sans parfums hormis ceux des huiles essentielles, sans nanoparticules ni ingrédients issus du pétrole, etc. S’il interdit les tests sur les animaux, Demeter autorise certaines substances animales. L’ensemble des matières premières, végétales comme animales, doit être issu de l’agriculture biodynamique ou bio. Un atout à souligner : ce label est contrôlé par une certification extérieure (Ecocert).
Son réel avantage est d’être reconnu par tous les États membres de l’Union Européenne, car pour le reste, il s’avère peu sévère. On retrouve nombre de produits labellisés « Écolabel européen » en grandes surfaces.
Difficile de répondre à cette question. Nous pouvons cependant lister les principales caractéristiques que ces distinctions partagent, tout en mettant en avant leurs limites.
Les labels bio des produits cosmétiques ont naturellement des choses en commun, principalement concernant les éléments interdits dans leur composition. Il s’agit principalement des parfums de synthèse, des PEG et PPG, des OGM, de l’irradiation, des huiles minérales (paraffine, silicone, etc.), des colorants de synthèse ou encore de conservateurs aux noms sulfureux (glycols, parabènes, etc.).
La certification Cosmos semble comporter quelques « trous dans sa raquette ». On peut en effet trouver des produits comportant son logo qui comptent des nanoparticules (gamme solaire), des conservateurs issus de la pétrochimie ou des éléments écotoxiques. Signe que Cosmos manque peut-être un peu de rigueur, les marques conventionnelles de cosmétiques ayant pignon sur rue le choisissent souvent pour brandir le statut « bio » sur leurs flacons et autres tubes. Souvent plus pour figurer dans la tendance du marché que par conviction réelle…
Plus globalement, en raison du statut privé de ces organismes de certification et de labellisation, les cahiers des charges comportent de nombreuses différences. Au risque de manquer de rigueur parfois. De plus, la forte part d’eau et de sel trouvée traditionnellement dans les produits de soin entre aussi dans la balance. Certains labels prennent en compte ces deux ingrédients dans leur cahier des charges. Grâce à cela, des produits se voient bénéficier du fameux Graal « bio ». Or ni l’eau ni le sel ne peuvent être certifiés AB… Enfin, qui dit labellisation ou certification dit coûts. Or tous les fabricants de produits cosmétiques bio ne peuvent s’offrir cette distinction, même si leurs produits sont vertueux.
Les cosmétiques n’y échappent pas… Certains fabricants de produits d’hygiène et de soin tendent en effet à « verdir » leurs gammes sans se préoccuper du bien-être des clients et donc de la qualité. Ils ajoutent ainsi sur les étiquettes des mots magiques comme « naturel », « pur », « végétal », et « bio » bien sûr. Il existe même des marques qui apposent sur leurs contenants un label rassurant… mais dont elles seules ont la paternité. Et en réalité, leurs produits contiennent surtout des ingrédients nocifs. La pratique néfaste du greenwashing doit absolument être dénoncée.
Mais avant cela, comment déceler que telle ou telle mention n’est qu’un leurre ? Voici une première astuce qui peut vous être bien utile : passer tous les composants de l’étiquette au crible grâce à l’INCI (nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques). Il existe même une application dédiée pour vous faciliter la tâche ! Autre réflexe de bon sens : acheter vos cosmétiques dans des magasins bio ou sur des boutiques en ligne dédiées. Dernier conseil : peaufinez votre connaissance des labels et des certifications bio de confiance, présentés dans cet article. Ce sont vos alliés pour faire des choix éclairés et protéger votre santé !
Géraldine Couget